Élargir notre vision du qi gong pour la santé

Depuis septembre 2019, j’ai l’honneur de diriger des séances de qi gong à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, à la fois pour les patients (de pathologies diverses) et le personnel soignant. Ces cours ont été accueillis avec beaucoup d’enthousiasme. Le nombre de participants a presque doublé entre la première et la deuxième séance, ce qui témoigne d’une besoin réel et sans doute aussi de la pertinence de la méthode que j’ai conçue pour aborder les problèmes et les souffrances des participants.

Dans la salle qui réunit maintenant près d’une vingtaine de personnes, chacun est préoccupé par ses pathologies, ses symptômes, ses facteurs de stress. Je dois à cet égard remercier notre hôte, Charlotte, qui partage la même vision que moi, et dont le principe est clair : ne pas discuter de leurs pathologies, ne pas considérer les symptômes comme des malheurs dont il faudrait à tout prix

se débarrasser.

Je suis profondément convaincue qu’une personne qui vient à mes cours de qi gong avec une trop forte intention de se débarrasser de ses symptômes peut en fait créer des obstacles à sa guérison. L’approche qui consiste à utiliser le qi gong comme un ensemble de techniques isolées peut être une source de frustration. Cela ne signifie pas que les participants ne peuvent pas utiliser les techniques de qi gong à des fins spécifiques. D’ailleurs, la visualisation, la canalisation de notre énergie et de notre attention par les points baihui ou yongquan, les mouvements pour renforcer le cœur ou les poumons font partie de notre enseignement. Mais pour que le qi gong produise un effet vraiment thérapeutique, je pense que nous devons inscrire les techniques de qi gong dans un cadre plus vaste, plus philosophique La recherche d’un but peut miner la qualité et l’esprit du qi gong, qui est un art de vivre, une façon d’être. C’est seulement en cultivant, le lâcher-prise et le non-agir que nous pouvons transformer la vision de notre santé et augmenter ainsi la chance d’une diminution des symptômes. Une précision encore : le lâcher-prise et le non-agir ne signifient pas baisser les bras, se résigner.  Simplement, nous les invitons à avoir une relation différente à la maladie en apprenant à nos participants à se connecter avec les moments de plénitude et de sérénité afin de se trouver dans une meilleure position pour accueillir leurs symptômes et y apporter une réponse adéquate.